Les travailleuses du sexe en Argentine et au-delà visibilisent leurs histoires par l’action politique, faisant ainsi souvent face à une répression extrême et violente. À côté des deux premières vagues d’organisation des travailleuses du sexe, une troisième semble émerger dans des pays du Sud , qui ont en grande partie été négligés par les études universitaires sur le sujet. Une de ces organisations est la Asociación de Mujeres Meretrices de la Argentina (AMMAR) : l’association des femmes travailleuses du sexe d’Argentine. Le présent essai repose sur des données issues de questionnaires, d’une observation participante, d’entretiens approfondis avec des travailleuses du sexe, syndiquées ou non, et des membres de la Central de Trabajadores Argentinos (CTA), la fédération dont elles font partie, dans dix villes d’Argentine. Il retrace ainsi les relations entre l’AMMAR et la CTA pour examiner comment ces deux organisations ont co-opéré pour organiser les travailleuses d’un secteur de travail tristement célèbre pour son caractère exploitatif, précaire, et vulnérable, afin de travailler à un changement social et politique. Cet essai contribue aux débats autour de la régénération du mouvement syndical et défie le sens commun prévalent selon lequel les travailleuses du sexe et les syndicats seraient des partenaires improbables.

Lire l’article complet sur Contretemps: http://www.contretemps.eu/interventions/lincorporation-travailleuses-sexe-mouvement-syndical-argentin

Entretien avec Heike Rabe, conseillère politique à l’Institut allemand pour les droits humains (Deutsches Institut für Menschenrechte)

Research Project Germany

UN Member States appraise Global Action Plan to combat human trafficking. Photo: United NationsLes États membres de l’ONU évaluent le plan d’action mondial de lutte contre la traite des êtres humains. Photo: Nations Unies. Photo: Mark Garten/ONU

Entretien avec Heike Rabe, conseillère politique à l’Institut allemand pour les droits humains (Deutsches Institut für Menschenrechte)

L’ONU appelle à une lutte mondiale contre la traite des êtres humains. En Allemagne, l’accent est mis sur la prostitution forcée.* Dans une interview réalisée par Ute Welty pour le service des actualités allemandes detagesschau.de, l’avocate Heike Rabe déplore le manque de données fiables. Elle ne pense pas grand bien des intentions pour resserrer la loi sur la prostitution.

S’il vous plaît notez que le droit d’auteur pour cette interview est avec tagesschau.de et qu’elle n’est pas soumise à une licence Creative Commons.

Qui est victime de traite des êtres humains? Est-ce principalement le problème de ce qu’on appelle la prostitution forcée?

Lorsque l’on parle de traite…

View original post 1,457 more words

Arrianna Marie Coleman (trad. : Selim Nadi)

texte original : http://aconerlycoleman.wordpress.com/2013/12/03/anti-blackness-in-the-anti-trafficking-movement-modern-day-slavery-and-the-erasure-of-racial-slavery/

Arrianna Marie Coleman est diplômée de l’Université de Chicago en histoire et science politique, et tient un blog politique : http://aconerlycoleman.wordpress.com. Elle a travaillé dans l’enseignement, en tant qu’avocate de SDF, dans des organisations anti-traite ainsi que dans le replacement de réfugiés/demandeurs d’asile. Désormais, son travail et son engagement sont différents. Elle s’intéresse notamment aux processus migratoires et aux discours tenus sur ceux-ci. Elle s’intéresse également aux États postcoloniaux d’Afrique. 

 accéder à l’article

par Tiphaine BESNARD

communication faite à Reid Hall, le 28 novembre 2013.

Tiphaine Besnard nous présente ici “l’histoire des différentes formes de réglementation de la prostitution en France depuis le début du XIXe siècle jusqu’à nos jours, en resituant celle-ci dans le contexte juridique international et dans ses rapports avec le féminisme.”

BESNARD Tiphaine _Une histoire des re_glementations de la prostitution. Fe_minisme, controverses politiques et re_pression sociale_.

par Jay LEVY, traduction Thierry SCHAFFAUSER pour le STRASS

Le Dr Jay Levy vit actuellement au Royaume-Uni, et travaille pour une ONG. Il a obtenu son doctorat à l’Université de Cambridge en 2012. Sa thèse de doctorat a porté sur les résultats de la législation suédoise pénalisant l’achat de services sexuels, et les lois additionnelles qui criminalisent la consommation de drogues et permettant un traitement obligatoire des personnes atteintes de toxicomanie et de dépendance à l’alcool.

télécharger le document

Les administratrices du blog Recherche et travail sexuel souhaitent la bienvenue à toutes les nouvelles lectrices et lecteurs ayant découvert notre blog grâce à l’article publié sur Rue 89 “La fable de Kamalini.”  

 
 
Nous tenons à remercier Gaia Lassaube qui a su prendre un temps important et nécessaire à ses hautes études à HEC (Hautes Etudes Commerciales de Paris) et à son militantisme au sein du groupe féministe et LGBT du Front de Gauche pour créer un faux témoignage d’étudiante indienne, nous l’envoyer et par son récent article dans Rue89 révéler par ce canular quee  les sources des chiffres sur le travail sexuel et la traite doivent être examinées avec plus de soin.  
 
Nous ne pouvons qu’espérer que cette exercice de manipulation lui  permettra de réfléchir à la façon dont d’autres chiffres sont utilisés dans les débats sur le travail sexuel comme par exemple le  “90% des prostituées en France sont victimes de la traite” répété ad nauseam mais sans source fiable par nos hommes et femmes politiques et par nos média afin de faire passer une loi condamnée comme dangereuse et contre-productive par un nombre croissant d’association de luttes pour les droits humains, de santé, de syndicats, de droits des femmes et des minorités  et surtout de travailleurSEs sexuelles, une “loi (qui, en Suède)  n’a pas amélioré les conditions de vie des travailleurs du sexe, mais au contraire les a empirées » selon le Programme des Nations Unies pour le développement. 
 
Quant a nous, administratrices de ce blog,(indépendant du Strass soit-dit en passant) nous nous excusons de notre manque de vigilance en ayant publié ce texte sans en vérifier les sources. En effet,  ce que le faux témoignage dénonce est actuellement très proche de la vérité pour de nombreuses travailleuses du sexe en Inde et Asie du Sud Est.  Comme le soulignent nos collègues travailleuses du sexe en Thaïlande
 
“Nous avons aujourd’hui atteint un point dans l’histoire ou un nombre plus important de femmes dans l’industrie du sexe thaïlandaise sont victimes d’abus par les méthodes de lutte contre contre la traite, que de femmes exploitées par des trafiquants”( Rapport sur les effets des lois et méthodes contre la traite des êtres humains et leurs effets sur les droit humains des travailleuses sexuelles en Thailande, Empower, 2012. )
 
Finalement, nous souhaitons reprendre ci-dessous certains commentaire de lecteurs de Rue89 sur les méthodes employées par Gaia Lassaube,, commentaires que Rue89, dans sa volonté de neutralité  n’a pas jugé bon de sélectionner. Nous le faisons donc ici pour votre plaisir.
 
En vous souhaitant une bonne lecture du Blog Recherche et travail sexuel,
 
Luca Stevenson, administrateur
Morgane Merteuil, administratrice
 
Commentaires de lecteurs de Rue89 sur l’article “La fable de Kamalini”
 
“J’ai vraiment du mal à saisir le lien logique entre la publication d’un canular sur un BLOG et la crédibilité scientifique de travaux de chercheurs du CNRS.”
 
“C’est exactement ça ! une étudiante à HEC trouve exotique ce voyage culturel dans la misère, dans ce monde qu’elle en connaitra jamais et fait des erreurs, que dis-je des fautes. C’est totalement infect, limite haïssable.”
 
“Entre ce canular et la fausse dénonciation de crime par un membre de l’UNEF, on voit que les militants sont prêt à tous les mensonges pour faire avancer leur cause. C’est que depuis le succès de Greenpeace, les militants se sont mués en communicants. Donc en menteurs.”
 
Quel est le point commun entre Beigbeider, Zemmour, Maud Olivier, Najat Valaud-Belkacem et cette étudiante ? Ce sont tous des bourgeois ou aspirants bourgeois obnubilés par leur propre condition.

Cet article a fini de me convaincre qu’une partie de cette classe sociale règle ses comptes au travers du débat sur la prostitution”

 

“Oui, enfin… C’est bien joli tout ça et puis, c’est fort intelligent : tu te rends compte mec, je suis étudiante à HEC et j’ai réussi à gruger Morgane Merteuil ! Comment j’ai trop la classe ! – sauf qu’au fond, je vous demande pardon, hein, mais on est bien obligé d’admettre, quand même, que ça n’apporte rien au débat, que votre petit canular et ce démenti, qui transpire la mauvaise jubilation, ne contiennent ni l’un ni l’autre la moindre idée nouvelle, le moindre argument qui n’ait déjà été entendu six mille fois, le moindre chiffre qu’on n’ait déjà cité.

Du coup je me demande : une fois passé l’éphémère et sournois plaisir d’avoir berné votre adversaire, le plaisir d’avoir, avec succès, élaboré un stratagème un rien malhonnête, destiné à la faire passer pour une triste conne – qu’elle est ou qu’elle n’est pas, ce n’est pas la question, vous endormez-vous, mon cher petit Machiavel en culotte blanche, vous endormez-vous avec le sentiment du devoir accompli ?

Moi, voyez, je ne suis pas sûr de saisir en quoi la publication sur un blog (non, mais sur un blog, quoi ! What da fuck, comme on dit de nos jours dans toutes les cours de récréation !) de ce petit canular mesquin, décrédibilise, comme vous l’avez suggéré, l’article du chercheur, auquel il est juxtaposé.

Ce que je sais, en revanche, c’est que le recours à de telles méthodes, méthodes que par pure charité, je m’abstiendrai de qualifier, en dit long sur la sincérité de votre démarche, sur vos véritables motifs et sur la consistance de vos arguments.

Politique de bas-étage.
Dans le meilleur des cas.”

 

“J’adore particulièrement votre lapsus quand vous parlez de « l’adversaire » qui a été berné par Gaïa Lassaube… cet adversaire n’étant autre qu’une de celles qu’elle prétend protéger. L’ambiguïté de son combat n’en ressort que mieux”

 

“Merci aussi de dire combien (symboliquement, en poste ou perspective d’emploi, d’obtention de contrat, ou en numéraire, chèque, virement) et si possible par qui vous avez été rétribuée pour singer une démarche journalistique ?”

 

“Comme toujours, l’anti-intellectualisme le plus crasse ne prend ses bases que dans l’ignorance complète de ce que disent vraiment les intellectuels. La seule personne que j’aie entendu, de ce monde, parler des prostituées, c’est Lilian Mathieu, dont le « discours verbeux » ne s’appuie que sur plusieurs années de travail de terrain avec des prostituées, et donc une connaissance pour le moins extensive de la « réalité ».

L’absence totale de référence à qui que ce soit est symptomatique de la mauvaise foi intellectuelle.”

 
Si vous avez effectivement de l’expériences auprès des prostituées, je me demande bien pourquoi choisir cette stratégie pour défendre l’abolitionnisme. Démontrer que le Strass n’y connaît rien ne prouve pas que vous y connaissez quelque chose. Il aurait été plus honorable de relater vos expériences passées au lieu d’user d’un argument d’autorité en début d’article.”
 
En même temps, il faut bien dire que l’objet d’étude de la fausse étudiante avait toutes les raisons d’apparaître comme crédible.

Etant travailleuses du sexe (non adhérente au STRASS), j’ai moi même fait les frais de menaces (menace d’outting entre autre) pour me silencier de la part d’une militante abolitionniste largement soutenue. D’autres copines TDS (non adhérentes au STRASS) ont elles été outté carrément.
Et tout ça au milieu de joyeusetés telles que propos puto-toxicophobes, mise en danger assumées, etc….”

 

“J’espère que cet article est lui aussi une blague, sans quoi on sombre encore une fois dans la merde la plus noire des parties les plus fangeuses du débat sur la prostitution….

C’est quoi, le but du truc, au juste ? De faire avancer la cause ? De donner la parole aux victimes ? Ou de taper sur un ennemi imaginaire (anti-abolitionniste, je n’ai jamais entendu quiconque de mes opinions parler de « portée libératrice de la prostitution ») en employant des méthodes merdiques ? 
Vu les petites piques aux « intellectuels verbeux » et autres grand classiques de la forte ouverture d’esprit du poujadisme crasse, je pense que la réponse vient de façon assez simple. D’ailleurs, fait assez marrant : l’« ennemi » est encore complètement abstrait, et la seule citation du texte est un article en anglais. Fantasmes fantasmes ?

A mon avis, le procédé et l’anecdote ne prouvent qu’une chose, le niveau de bassesse auquel son auteure est prête à se rabaisser pour prouver que « Bouhouhou les gens qui pensent pas comme moi sont tous des sadiques ». Quelle honte.”

 
L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Si sur le fond, ce que vous défendez est valable. User de manipulation, polluer Internet d’un énième hoax et vous pavaner derrière est vraiment faible et n’apporte rien au débat. Ça relève de l’attaque directe à l’adversaire : « bétise » « navrante » « pauvreté intellectuelle » etc.

Ça ne donne pas envie d’être votre allié, vraiment.”

 

“Non, madame, « le serieux intellectuel » n’est pas de votre côté, car alors tout ce que vous auriez pu inférer de votre canular, c’est qui’il y a un problème de vérification des sources dans le journalisme !”

 

“C’est dingue comment cette jeune fille estime que SON avis à ELLE est bien plus pertinent et légitime que celui d’authentiques prostituées. Après tout, elles ne sont jamais que les premières concernées par ce débat, et les protéger revirent évidemment à ne pas écouter ce qu’elles ont à dire, ces pauvres filles perdues incapables de comprendre où se trouve leur intérêt.”

 

“C’est ça qu’on vous apprend à HEC ?

On vous apprend qu’humilier votre contradicteur est beaucoup plus efficace que de le combattre sur le terrain des idées ? On vous apprend qu’il est légitime de se conduire avec l’indignité la plus crasse, afin de défendre à votre seul profit, la dignité (telle que vous la décidez) de quelqu’un qui ne vous a rien demandé ?”

 

““ C’est merveilleux de la part de quelqu’un (que je connais et qui me fait désormais bien pitié alors que j’ai eu beaucoup d’affection pour elle) qui a réellement une intelligence supérieure et qui a fini par être étouffée par elle. Croire que c’est brillant de piéger par un canular quelqu’un comme Morgane Merteuil qui a au moins montré sa sincérité dans son combat par cette connerie, tandis que cette pauvre Gaia Lassaube n’a que prouvé son sens de la manipulation et de la mise en scène médiatique…une parfaite étudiante d’HEC qui n’a rien à envier avec une Marcela Iacub qui doit la fasciner mais qu’elle doit détester. En tout cas Gaia, si tu me lis je ne doute plus de ton avenir, les Putes et Soumises au PS te tendent les bras pour une belle carrière..””

 
et pour finir, la reponse de Morgane Merteuil sur Rue89
 

par Françoise GUILLEMAUT

L’article propose une réflexion sur la problématique de la prostitution de fem­mes africaines dans les rues en France. S’agit-il de trafics d’êtres humains ou de phénomènes de migrations ? Quel est le rôle des rituels magiques (juju) dans ce contexte ? Comment les femmes concernées vivent-elles leur situation ? Nous examinerons les différentes modalités de mobilité géographique des femmes africaines et nous entendrons comment les femmes elles-mêmes parlent du juju, de leurs rapports aux croyances magiques ou religieuses. Les résultats présentés ici sont le fruit d’un terrain de 12 années passées au contact quotidien des fem­mes concernées. En conclusion, nous tenterons de mettre en évidence les para­doxes que révèlent ces observations par rapport aux discours majoritaires et aux normes en vigueur sur le sujet de la traite des êtres humains.

 

lire l’article